30 janvier 2017
Cancer et Travail... pourquoi je m'engage ?
Pour celles et ceux qui me connaissent ou me suivent, ils savent que rien ne me motive davantage que de faire bouger les lignes. C’est notamment ce qui m’a poussé à créer Garance : de la lingerie qui n’existe pas, pour aider celles dont le corps a été abimé par les chirurgies du sein à se sentir de nouveau belles… Aujourd’hui, je m’engage sur un sujet supplémentaire : celui du retour au travail après une longue maladie, l’arrêt de travail et les traitements qui vont avec… Parce que la maladie fait peur … aux employeurs, aux collègues, aux managers… Et que la reprise n’est pas toujours simple.

Début d’année oblige, les bonnes résolutions pleuvent : faire plus de sport, prendre plus de temps pour moi, organiser un beau voyage, rencontrer de nouvelles et belles personnes, s’ouvrir à de nouveaux horizons…
Et puis on ne se refait pas. Cette année, c’est décidé, je m’engage encore et toujours, pour vous toutes (et tous). Mais sur un autre plan, qui me tient particulièrement à cœur : participer au changement de regard que portent les entreprises sur nous, les « survivors ». Nous qui revenons travailler, après des affections longue durée. Parce que la maladie reste un tabou qui fait peur dans notre société. On nous imagine affaiblis, "moins performants", alors que ce n'est pas si simple.
Pour cela, je vais travailler au côté de Anne-Sophie Tuszynski, qui oeuvre faire du cancer et de la maladie un sujet de stratégie d'entreprise. Leur montrer comment accompagner les malades, les accidentés de la vie et leurs proches pour que le retour au travail se fasse dans la sérénité et l’efficacité.
Pour moi, cet engagement commence par cette belle rencontre avec Anne-Sophie Tuszynski. Nous nous sommes croisées en 2012 à l’Institut Curie, alors que nous nous engagions (encore) l’une et l’autre au sein d’un groupe de réflexion et de travail. Pendant 2 ans, ce groupe, composé de soignants et de patientes, s’est réuni régulièrement avec pour objectif de réfléchir aux meilleurs outils à mettre en place pour accompagner les femmes au moment de l’annonce de l’ablation. Le résultat de ce travail collaboratif est un superbe film « Guérir le regard » et un webdoc, qui ont été récompensés à plusieurs reprises.
En marge de ces réunions, Anne-Sophie me racontait son parcours pour faire bouger les choses sur les sujets cancer et travail, et je partageais avec elle les avancées de Garance. Je suis admirative de ce qu’elle a réalisé : sensibiliser de grandes entreprises, construire des offres d’accompagnement pour les aider à mieux accueillir, mieux accompagner, ne plus craindre, prendre les devants.
Concrètement, comment est-ce que je vais intervenir ? En animant des conférences et en apportant mon témoignage, pour sensibiliser des dirigeants et des salariés. J'ai la conviction que pour que la reprise professionnelle soit optimum, il faut libérer la parole sur des sujets comme "comment perçoit-on la maladie", "faut-il parler de la maladie ?"... Je me sens plus que légitime pour cela. J’ai travaillé pendant 17 ans dans un grand groupe et lorsque je suis tombée malade, j’ai été particulièrement bien accompagnée humainement pendant mon arrêt de 2 ans. Et après toutes ses épreuves, j’ai ressenti de la compréhension et de la patience. Cela m’a définitivement aidé et donné une confiance qui m’a accompagnée lorsque je me suis lancée dans l’entreprise entrepreneuriale.
Au travers de ces interventions, je veux expliquer que la maladie affaiblit pendant les traitements, mais qu’on en ressort avec une envie et une énergie débordante ! Aujourd’hui, plus rien ne me fait peur. Je pourrais déplacer des montagnes pour atteindre mon but.
Réaliser c’est se sentir vivant.
C’est ce que les entreprises doivent comprendre. NOUS sommes une source d’innovation qu’elles doivent intégrer !
Cécile PASQUINELLI VU-HONG
Fondatrice de Garance Paris, Lingerie et balnéaire post cancer du sein