- Après la chirurgie : faîtes masser vos cicatrices (mastectomie ou tumorectomie)
Toutes les cicatrices doivent être traitées. Les cicatrices de mastectomie sont les plus problématiques. Le massage manuel de ces cicatrices va éviter les réactions et les adhérences qui seront génératrices de raideur et de douleur. Même si l’automassage est vivement conseillé par le personnel soignant, il est rarement effectué car il est difficile pour une patiente de toucher sa propre cicatrice. Une étude de 2012 montre que le massage des cicatrices améliore les paramètres mécaniques, la souplesse et le confort et aussi l’apparence de la cicatrice.
- Avant, pendant et après la radiothérapie, le kinésithérapeute vous accompagne et vous soulage
Avant, il peut travailler avec vous sur la souplesse de l’épaule et aussi à assouplir les cicatrices. Pendant les séances, il va aider au drainage des œdèmes du sein, à maintenir des tissus souples et à apaiser la peau.
Enfin après les séances, les rendez-vous avec le kiné vont aider à réhydrater et régénérer la peau et toujours drainer d’éventuels œdèmes du sein.
- Lymphœdème du membre supérieur : la kiné va vous soulager !
On parle de lymphœdème accentué, lorsque la circonférence entre le membre non touché et celui qui est touché est supérieure à 3 cm.
Pour le traitement du cancer du sein, la technique du ganglion sentinelle peut être utilisée. Elle consiste à retirer le ou les premier(s) ganglion(s) de la chaîne ganglionnaire sous l’aisselle, car ces ganglions drainent spécifiquement la tumeur et peuvent être envahis par des cellules cancéreuses. Le résultat de leur analyse conditionne la suite des traitements. En cas de présence de cellules cancéreuses, un curage axillaire sera fait pendant l’opération.
A la suite de ce curage axillaire, le risque du lymphœdème du membre supérieur est augmenté. Il est toujours redouté car il complique la qualité de vie de la femme. En 2008, environ 1 femme sur 5 traitée pour un cancer du sein était concernée par un lymphœdème. On sait également que deux ans après les traitements, 16% des femmes présentent un lymphœdème. Les facteurs de risque à distance de la chirurgie et des traitements sont la prise de poids et l'absence d'activité physique (cf. le Lancet Oncology en 2013). L’activité physique n’est donc plus contrindiqué en cas de lymphœdème, au contraire, elle fait partie de sa prévention.
Pour soulager les patientes, le kinésithérapeute pratique la technique du drainage lymphatique manuel qui limitera les tensions inconfortables des tissus. Cette technique sera complétée avec le port des manchons et des conseils pour avoir une bonne hygiène de vie. La patiente devra toujours être très vigilante pour éviter les piqures ou les blessures mêmes minimes sur le membre concerné.
- Après la reconstruction chirurgicale
Peu importe le type de reconstruction mammaire choisi (par prothèse en silicone, lipo-filling ou lambeaux), la kinésithérapie peut être prescrite pour drainer un œdème, assouplir l’épaule, renforcer les muscles ou les zones endommagées par la reconstruction.
Cette étape nécessite de la kinésithérapie posturale pour se réapproprier son nouveau corps et son nouveau sein. Elle peut même prendre des formes plus dynamiques comme l’exercice du Rose Pilate.
Il a été prouvé que le sport est un facteur essentiel pour éviter les récidives d’un cancer du sein. La pratique d’une activité physique régulière réduit également la fatigue post cancer. Il est donc très important de bouger et de pratiquer une activité sportive régulière.
Choisissez cette dernière en adéquation avec le type d’intervention que vous avez choisie, votre mode de vie et surtout… vos envies ! Le kinésithérapeute participe à la préparation du corps, vous aide à retrouver votre mobilité musculaire et tissulaire, en douceur avec motivation et soutien. Beaucoup d’exercices actifs peuvent être pratiqués avec plus ou moins de facilité : la marche, la marche nordique, la randonnée, la natation, la danse, la gymnastique douce, l’aviron, la course, le yoga, le rose pilates ou le pilates et beaucoup d’autres.
Focus sur le Rose Pilate : le Pilates est une pratique initialement destinée aux danseurs, elle a été inventée par Joseph Pilates, aux Etats-Unis. Issu de cette mouvance, Jocelyne Rolland, kinésithérapeute à Paris a créé le Rose Pilates, spécialement adapté aux femmes ayant eu un cancer du sein. Cette pratique consiste à réaliser des exercices physiques en adéquation avec le parcours de la patiente. Ils vont aider la femme à se réapproprier son corps et à se sentir mieux. Le Rose Pilates consiste à un enchaînement d’exercices répertoriés, qui peuvent s’intensifier en fonction du niveau de la patiente.