"Elle a lancé la première marque de lingerie destinée aux femmes malades d’un cancer qui ont connu l’ablation d’un sein et la reconstruction mammaire. La fondatrice de Garance, humble et combative, est déterminée à ce que son projet serve à faire évoluer la recherche contre le cancer.

"Garance est née près d’une piscine. C’était l’été. J’étais dans le sud de la France pour me reposer des suites de mon opération et de mes traitements, explique Cécile Pasquinelli modestement. J’ai vu une femme sortir de l’eau, fièrement, avec un maillot de bain que je trouvais magnifique. Je me suis dit "moi aussi je veux pouvoir de nouveau arborer un tel maillot de bain", explique la fondatrice et la directrice de la première marque de lingerie et de maillots de bain pour prothèses mammaires, Garance.

A la rentrée 2010, la jeune femme de 39 ans se lance dans la création d’une ligne de lingerie pour les femmes qui comme elles, ont été touchées par un cancer du sein. Elle vient de commencer ses traitements, elle se remet de sa mastectomie, - l’ablation d’un sein – après la découverte de la maladie. "Après mon opération, je n’ai pas trouvé de lingerie adaptée. Les soutiens gorges étaient vendus uniquement en orthopédie ou en pharmacie, se remémore Cécile Pasquinelli. Alors que la lingerie était jusque là pour moi un achat plaisir, cela devenait un objet nécessaire, qui n’était pas un moment agréable, même plutôt douloureux. Je me revois essayer le soutien gorge médical dans la réserve à Doliprane de la pharmacie, avec la pharmacienne qui tenait la porte avec son pied. "J’ai très mal vécu ce moment." Un épisode qui se reproduit à la saison du maillot de bain lorsqu’elle essaie un modèle.

Un moment de vie difficile qu'il fallait occuper

A l’époque, la colère et la frustration se mêlent à un sentiment de solitude. "Puis j’ai réalisé que c’était la même galère pour toutes les femmes », raconte la cheffe d’entreprise. Le projet commence alors à se concrétiser. "A cause des traitements, je me suis retrouvée à la maison, ce dont je n’avais pas l’habitude, confie l’ancienne responsable business unit en marketing. Ce moment de vie difficile, je me suis dit que j’allais l’occuper." Cécile Pasquinelli profite de son arrêt maladie pour démarcher le secteur, comprendre l’industrie de la lingerie, dessiner sa première collection. "Au retour de mon arrêt maladie, deux ans après ma mastectomie, j’ai profité d’un plan de départ volontaire pour me lancer". Après un autofinancement, la marque de sous-vêtements post-opératoire décolle rapidement, d’abord auprès de fournisseurs médicaux, à qui la cheffe d’entreprise vend toute sa production en deux mois. Une collection de modèles "confortables, avec de la dentelle, précise-t-elle, renouvelée chaque été pour les maillots de bain".

En 2012, quelques mois après que les statuts de son entreprise soient déposés, Cécile Pasquinelli obtient le prix Rose de l’Entrepreneuse pour la première édition de ce prix remis par le magazine Rose, qui œuvre à destination des femmes touchées par le cancer.  Cela m’a permis de rencontrer une communauté, de ne plus me sentir seule, confie-t-elle. Cela m’a aussi amené de la visibilité et m’a permis d’être référencée auprès de marques telles que Les Galeries Lafayette". Mais la dirigeante de l’entreprise est loin de s’en vanter. Pour elle, il s’agit d’une étape importante, mais qui ne la sort pas de son quotidien de directrice d’une petite entreprise, "où je gère à la fois la communication, la comptabilité, les relations humaines, les relations publiques", sourit-elle."
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